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tait-elle, je préfère que ce soit moi. J’en ferai d’honnêtes gens et ils plaideront ma cause auprès du bon Dieu.

Elle écrivit, le soir même à sa sœur, qui habitait Paris, cette lettre :

Ma chère sœur,

Je ne sais comment tu prendras la chose que je vais te dire. Je sors de mon couvent. Ce n’est pas par manque de religion, ni désir de vivre dans le monde, c’est pour élever deux pauvres petits enfants, dont la mère est morte et me les a confiés. J’avoue que je les aime de tout mon cœur ; mais j’espère que Dieu me pardonnera ; si tu n’es pas trop fâchée, ou ton mari, ce me serait un grand secours d’être auprès de vous, du moins dans les premiers temps ; car je n’entends rien aux usages de la vie, surtout à Paris.

« C’est là pourtant qu’il faut que j’aille vivre pour n’être pas connue et mal regardée. Tu as toujours été bonne pour moi, et je ne pouvais pas d’abord songer à me rendre ailleurs qu’auprès de toi, si tu veux me recevoir. Je crois bien être à Paris lundi, par le train du soir, et si je vous trouvais à la gare, j’en serais heureuse ; sinon, je me logerai près de là, dans une petite chambre et vous écrirai où je suis.

» Ta sœur, née Céline Darry, en religion, sœur Sainte-Rose.

» Car je prie ma patronne de vouloir bien me garder sous sa protection, comme je garderai toujours son saint nom.

À cause des démarches nécessaires pour qu’on lui rendit les enfants, sœur Sainte-