Page:Leo - Soeur Sainte-Rose.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sapprouvait pas cette hardiesse. Quant aux enfants, il fit des questions détournées, imaginant une intrigue.

Mais ces enfants ayant eu une mère, bien reconnue, et comme il ne pouvait soupçonner sœur Sainte-Rose d’en être le père, il n’y comprit rien, sinon que c’était peut-être un honnête prétexte. Il écrivit alors à la maison des Enfants-Trouvés à Alençon, et donna tous les ordres nécessaires pour que les enfants fassent remis à Mlle Céline Darry, en religion sœur Sainte-Rose. Enfin, il recommanda paternellement la jeune fille à de braves gens de sa connaissance, point dévots, assez indépendants pour ne pas craindre les rancunes du couvent, et qui voulurent bien la loger. Ce fut là qu’elle reçut le soir même la visite du père Valin.

Il ne réussit qu’à l’effrayer un peu, qu’à la désoler beaucoup ; mais ne put rien changer à sa décision. Il osa perfidement la prier de rentrer tout d’abord, et de fléchir la supérieure à force de soumission, se faisant fort, lui, d’obtenir plus tard que les enfants revinssent à l’hospice, pour être remis aux soins de leur tutrice. Mais, si peu défiante qu’elle fût, elle sentit le piége, et refusa. Il fit couler les larmes de la jeune fille en lui peignant la désolation que sa conduite causait parmi ses compagnes, et combien surtout le cœur de la Sainte-mère en était navré. Il parla, enfin, des vengeances de Dieu, de l’immoralité du parjure, des dangers du monde et de ses mépris. Cantonnée dans son dilemme, elle resta invincible.

— S’il faut sacrifier eux ou moi, répé-