Page:Leo - Marie - la Lorraine.djvu/81

Cette page n’a pas encore été corrigée

tes ce qu’ils avaient et prirent le chemin de Metz pour s’y abriter ; Metz l’Imprenable ! Metz la Pucelle, qui ne s’était jamais rendue à l’ennemi ! D’autres restaient, ne pouvant se résoudre à abandonner leur bien et disaient : Ils n’emporteront pas les maisons. Beaucoup aussi pensaient à se défendre et à défendre le pays, qu’on abandonnait. Le père Chazelles fut un de ceux-là, et il courut en parler au maire, chez qui se trouvaient déjà M. Cordier, Louis Brésy et plusieurs autres bourgeois et paysans.

Donnez-nous des armes, disaient-ils, mettez sur pied toute la garde nationale du pays ; fortifions nos bourgs, barricadons nos gros villages ; quand ils se verront partout ainsi reçus, ils n’avanceront pas si vite, et le reste de la France aura le temps de se préparer à les recevoir encore mieux.

Chazelles s’avança vers le maire.

— Monsieur, lui dit-il, nous sommes d’honnêtes gens, vous le savez bien. Nous sommes des hommes. Nous ne pouvons laisser l’étranger marcher sur notre pays sans le défendre. Il nous faut pour ça des fusils, donnez-nous-en. Nous allons tous nous rassembler des villages voisins et les attendre à de bons endroits. Nos femmes et nos enfants conduiront le bétail et les récoltes sous le canon de Metz. Comme ça, ils ne trouveront partout que des balles, que de braves citoyens prêts à se faire tuer pour rester libres. Ils seront bientôt forcés de s’arrêter et de faire la paix.

— J’ai des ordres du gouvernement,