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rêtant près de la porte maitre Chazelles. Tudieu ! comme nous allons vite ! Qu’est-ce qu’il y a donc, que tu ne puisses pas te passer d’un seul marché. Je te croyais plus raisonnable. Fiche-moi la paix !

Il sortit alors, et Marie se mit à fondre en larmes.

Pendant tout ce temps, la mère était restée sans rien dire ; mais elle regardait sa fille d’un air tout contrarié de la voir chagrinée. Voyant pleurer sa Marie :

— Eh ! bon Dieu ! dit-elle en s’approchant, c’est vrai ce que dit ton père, que tu n’es pas raisonnable. Qu’est-ce que tu as ? Car tu n’es pas comme ça d’ordinaire. Pourquoi que tu tiens tant à aller à ce marché ? C’est beau, va, une fille de ton âge, de pleurer comme ça, parce que les choses ne vont pas à sa volonté !

Elle avait l’air de gronder, mais il n’était pas difficile de voir que l’ennui de sa fille était le sien, et Marie n’était pas sans le comprendre. Aussi se plaignait-elle au lieu de s’excuser, et elle continua de pleurer, disant que le père n’avait point souci de la contrarier ; que, s’il lui avait dit ça plus tôt, ça ne lui aurait rien fait alors, oh ! mon Dieu, rien ! mais qu’à présent elle ne voulait pas s’être habillée pour rien, qu’elle voulait aider sa mère à faire les emplettes et donner son avis, et une foule d’autres raisons qui, à dire le vrai, n’étaient pas grosses ; mais bien l’étaient les larmes de la fillette, coulant sur ses belles joues rondes avec une abondance que c’était pitié. Tant que la mère n’y tint plus et dit :

— Allons, je vas parler à ton père. Tais-toi donc, vilaine petite !