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tenant compte des intérêts, près de 42, 000 francs, fut adjugé à 25, 000 francs.

Les époux Brésy vivent dans le petit bien que possédait Louis. Ils sont heureux de s’aimer ; mais ils n’ont pas d’autre bonheur, car ils souffrent toutes les humiliations et les avanies dont les peuples conquis sont victimes et surtout parmi eux les gens de cœur dont la fierté irrite l’insolence des vainqueurs et que tourmentent le regret et l’amour de la patrie. Ils regardent sans cesse du côté de la France.

Louis et Marie voient bien que la France n’a pas la vraie République, qui seule peut la faire plus grande, plus forte, plus respectée qu’elle ne fut jamais, et capable de se faire écouter, quand elle dira aux détenteurs de l’Alsace et de la Lorraine :

— Vous m’avez pris cinq milliards le pied sur la gorge ; soit, gardez-les ! Puisque j’avais fait la folie de confier tout mon sort au caprice d’un homme et de laisser déclarer la guerre, je devais en porter la peine ; mais rendez-moi mes enfants. Le temps est passé où l’on prenait les peuples comme un butin. L’Alsace et la Lorraine ont droit d’être libres, et doivent l’être !

Alors, elles le seraient, car la voix de la France libre, parlant au monde de justice et de liberté, est plus forte que tout. Mais, d’ici là, il faut que bien des choses changent. Il faut que tous les habitants des campagnes comprennent qu’en politique aussi bien qu’en agriculture, on doit veiller de près à ses intérêts et faire le plus possible ses affaires soi-même. Avec cela, une bonne instructions et l’amour du bien, un peuple s’enrichit, s’éclaire et grandit. Il se passe de roi, d’empereur, de grands dignitaires, de pillage, de guerre, et vit heureux.

FIN
Par ANDRÉ LÉO.