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Feuilleton de la République française
du 15 octobre 1874



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MARIE LA LORRAINE

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NOUVELLE

CHAPITRE X

LES FRÈRES VENDUS

Tout cela n’était que le commencement. L’armée prussienne se répandit de proche en proche sur une moitié de la France, et ce ne furent pas seulement les communes de Courcelles et de Fouligny, mais presque toutes les communes de l’Alsace et de la Lorraine, celles de la Bourgogne, de la Champagne, de la Picardie, de la Flandre, de la Normandie, du Perche, de l’Isle-de-France, de l’Orléanais, de la Touraine, qui furent envahies, pillées et ravagées par l’étranger. Ce ne fut pas seulement la ferme du Bourny, mais un nombre incalculable de fermes, riches ou pauvres, dont les foyers furent violés et ensanglantés, dont les récoltes furent enlevées ou saccagées, et dont l’incendie acheva la ruine. Ce ne fut pas seulement la famille Chazelles qu’écrasa le pied du vainqueur, mais une foule d’autres familles de travailleurs, autrefois heureuses et paisibles.

Les gens riches fuyaient ; mais la plu-

  1. Voir la République française des 9, 10, 12, 13, 14, 16, 17, 20, 21, 23, 24, 26, 27, 30 septembre, 1, 3, 4 et 5 octobre.