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postes, ou celle de la marine, ou celle des eaux et forêts. Un service public, mais véritablement utile, rien de politique par conséquent.

À qui m’adresser ? Quelle marche me conseilles-tu ? Comme tu le dis, ce n’est guère le moment, Paris étant à la campagne. Le duc d’Hellérin devrait me servir et le pourrait puissamment ; mais je dois avoir près de lui une implacable ennemie. Nous sommes parents ; mais cette parenté que j’ai dédaignée, vais-je à présent la revendiquer ? Que de dégoûts et d’ennuis je prévois. Allons, conseille-moi, je te le permets enfin ? Sache d’abord qui je puis voir, où chacun se trouve ? La famille Plichon va partir dans quelques jours. Je rentrerai donc à Paris. Cependant, j’entends des chuchotteries ; on a fait le projet de m’emmener au Fougeré, leur campagne. Naturellement Blanche et la tante Clotilde sont à la tête de ce complot. Anténor les seconde. Il y a de la résistance chez M. et Mme Plichon. J’entendis ce matin qu’on parlait d’Édith, qui je le vois, a été compromise par la rupture d’un mariage.

— Vous vous montez toujours la tête comme cela, disait M. Plichon à tante Clotilde, attendez qu’il ait sa place et que tout soit dans l’ordre ; ils se verront alors suffisamment. Je ne veux pas qu’il m’arrive de nouveaux ennuis.

— Mais c’est tout différent, disait la tante Clotilde. Pouvez-vous comparer le caractère de Blanche et celui d’Édith ?

C’était dans la salle à manger qu’ils causaient ainsi et j’étais dans le salon à les attendre. Je feignis de lire quand ils entrèrent ; mais ils ne semblèrent pas s’inquiéter d’avoir été entendus. Il y a dans cette famille