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J’avais donc peu d’effort à faire pour me mettre au ton de cet intérieur, où régnait la tristesse. Blanche seule par moments se ranimait en pensant qu’elle allait habiter Paris, tenir un ménage, faire des emplettes elle-même, et surtout aller dans le monde, car elle n’y renonçait pas. Sa visite chez le duc d’Hellérin surtout lui tournait la tête ; elle ne pouvait manquer d’être invitée aux soirées de la duchesse, et sa corbeille lui donnerait les moyens d’y paraître avec avantage. Il lui avait bien fallu faire le sacrifice de cette femme de chambre, à laquelle elle tenait tant ; mais elle rêvait encore, la pauvre enfant, une foule de joies impossibles dans la situation qu’elle devait avoir.

Car il va sans dire que la dot était réduite. M. Plichon promettait encore 20,000 fr. ; mais, pour avoir le capital, il fallait attendre que la maison de Poitiers eût été vendue ; c’étaient 1,000 fr. de rente qui, joints aux 3,000 de ma place, ne nous donnaient à Paris que le strict nécessaire. Je n’avais garde, quant à moi, de déranger les rêves de Blanche, et cela ne m’importait guère ; mais la fillette avait une fièvre de zèle touchant ses fonctions futures, et l’entretien avec elle ne roulait que là-dessus.

Elle en vint aux chiffres ; Clotilde et sa mère furent consultées, et j’eus à dire ce que je pouvais savoir de la dépense d’un ménage à Paris. Mes renseignements eurent peu de valeur ; mais on savait par les Martin beaucoup de détails, et les supputations les plus modérées se montaient toujours à plus de 4,000 fr. de dépenses annuelles. Et le mobilier ?

Pour l’acheter, Clotilde avait fait à sa nièce un cadeau de