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écrit pour les enfants ; mais le but est moral. Dame ! le chemin du paradis est bien jonché de pierres et d’épines ! celui de la morale est plein d’immondices. À présent, c’est accepté.

Il conclut en te conseillant beaucoup de traiter ce genre, où ton style, à la fois souple, ferme et facile, dit-il, te promet de beaux succès. Je te connais trop pour ne pas savoir que tu dédaigneras ces conseils, comme d’autres plus sages peut-être. Mais, mon cher, je vais être riche, et c’est moi, si tu le permets, qui me fais ton éditeur. Écris-moi bien vite pour me rassurer sur ton compte et m’adresser tes félicitations.

Ton ami et frère,
Gilbert.



CINQUANTE-QUATRIÈME LETTRE.

WILLIAM À GILBERT.

23 décembre.

Mille pardons, mon ami. Voilà bien longtemps, en effet, que je te néglige. Vois-tu, j’étais sous l’empire d’émotions qu’on ne peut, qu’on ne doit confier qu’à soi. J’écrivais encore, mais les lettres ne partaient pas, et j’oubliais ainsi que tu n’avais rien reçu. Pardonne-moi, j’ai beaucoup souffert, je souffre beaucoup encore, et je n’aime pas à me plaindre, tu sais. Je te dirai simplement ceci : J’aime Édith, et je vais me marier avec Blanche, tout est décidé. Charge-toi, je te prie, de la corbeille et consulte pour cela Mme Léon. Faites absolu-