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mirablement fendus, le type oriental le plus magnifique, et en outre un gosier de prima-donna. Je t’ai dit ; n’est-ce pas, qu’elle est veuve depuis un an. Son demi-deuil n’exclut pas un luxe éblouissant de toilette. Son père et sa sœur vivent avec elle. Ma foi, je me consolerais de ma défaite, si tu triomphais à ma place. Je t’attends. Delage aussi veut te voir : viens vite.



SEPTIÈME LETTRE.

WILLIAM À GILBERT.

16 juillet.

Tu as l’héroïsme le plus amusant que je connaisse, mon brave Gilbert. En deux mots, je suis complètement ruiné, n’est-ce pas ? et tu veux me céder ta princesse et ses millions. Il n’y a que ces deux idées dans toute ta lettre, si l’on met à part une ou deux phrases de morale, où d’idée il n’y a point. Je t’envoie du fond du cœur une chaude étreinte pour ton dévouement. Tu es le meilleur ami que je connaisse et le seul en qui j’aie foi, malgré nos différences profondes. Le fait est que nous ne pourrions pas trop expliquer pourquoi nous nous aimons ; mais nous nous aimons, cela est sûr, et c’est une bonne chose, va, Gilbert ; on aime si peu en ce monde. Maintenant que mon père et ma mère sont morts, il me semble que tu es le seul parent qui me reste ; et c’est en effet le caractère de notre amitié, cette affection de famille, moitié d’habitude, moitié de liens mystérieux. C’est tranquille, mais ça dure toujours. Les affections