Mais tu remarques fort heureusement que ces femmes-là n’inspirent aucun désir.
Au revoir, mon cher William.
CINQUANTIÈME LETTRE.
WILLIAM À GILBERT.
Les mines de Fouilliza viennent d’éditer un programme superbe qui promet trois cents pour cent à chaque actionnaire. Toute la famille est dans l’ivresse. On a déplié un plan de Paris pour choisir le quartier qu’on habitera ; on regarde aux annonces du journal les hôtels à vendre aux Champs-Élysées, et M. Plichon, calculant ses bénéfices, a déclaré le chiffre d’un million et demi.
C’est fini, les têtes ont complètement tourné. M. Plichon parle hautement de sa prochaine candidature. Clotilde aide sa nièce à faire mille projets tout en regrettant beaucoup de n’avoir pas une part suffisante dans l’affaire. Maman elle-même, gagnée par la contagion, partage les rêves des autres ; mais du moins elle a mêlé à cela un mot divin, quand, s’adressant à son mari qui venait d’acheter idéalement un attelage arabe et une voiture, elle lui a dit :
— Nous pourrons donner trois sous à la porte maintenant.
— Un moment ! un moment, s’est écrié M. Plichon, nous n’avons pas encore réalisé.
La faim, elle, réalise et moissonne ses victimes. Le