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— Je le crois bien, mon cher ; elles montent, et monteront au 50 pour 100. Qui sait ? davantage peut-être.

— Le premier dividende va se distribuer, dit Forgeot.

— Nous allons voir ! nous allons voir ! reprit M. Plichon en se frottant les mains. Et, tapant sur l’épaule de Forgeot : Ah ! voilà ce que c’est que d’avoir un parent habile et bien informé.

— Qui sait ? dit maman. On a tu bien des gens se ruiner à ces jeux-là.

— Laisse-moi donc tranquille, s’écria son mari avec impatience. Si je t’avais écoutée, nous restions dans la médiocrité toute notre vie, tandis que je suis sûr de doubler au moins ma fortune.

— Tu as beau dire. Tout placer sur une seule affaire, c’est imprudent.

— Il n’y a que l’audace qui réussit, madame, dit Forgeot. Vous sentez bien que, si je n’avais pas vu là une bonne affaire, je n’aurais pas engagé M. Plichon à acheter, et n’aurais pas acheté moi-même. L’achat des terrains à bas prix par la Compagnie, l’exploitation facile, un rendement merveilleux, tout garantissait aux mines de Fouilliza le succès prodigieux qu’elles ont obtenu. À l’heure qu’il est, les actions sont en hausse constante. Je vous avouerai même, ajouta-t-il en se tournant vers M. Plichon, que, si cela continue, peut-être ferions-nous bien de vendre ?

— Pourquoi çà, puisque le gage est excellent ?

— C’est égal. Il vaut toujours mieux réaliser. On sait ce qu’on a.