Page:Leo - Les Deux Filles de monsieur Plichon.djvu/142

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Pas de plaisanteries à cet égard, dit Clotilde d’un ton solennel et avec un grand soupir ; tout le monde sait bien que de pareils intérêts n’existent plus pour moi.

Je ne voulus pas la taquiner en lui faisant observer qu’elle supposait son cousin capable de n’y pas croire.

On est tellement accoutumé à ne plus tenir compte d’Édith, qu’à l’arrivée de M. Forgeot on ne l’a point appelée, et ils ne se sont vus — très-froidement du reste — qu’au dîner. L’inflexible personne est même sortie de table avant le dessert ; car on avait fait des frais pour le nouvel hôte, et les plats se succédaient. Mais M. Forgeot paraît au fait de tous les secrets de la famille ; il n’a paru nullement étonné de la conduite d’Édith. Devant elle, il me semble, sa faconde est moins à l’aise. Ces deux natures-là doivent être hostiles.



TRENTE-UNIÈME LETTRE.

WILLIAM À GILBERT.

4 septembre.

Il y a des journées capables de dégoûter d’une vie entière. Il pleut depuis ce matin, et depuis ce matin, en outre, ce n’a été à propos des poules, de M. Plichon, de je ne sais quels malheurs survenus à la cuisine, de je ne sais quelle contrariété de Blanche, qu’impatiences et maussaderies. J’en plaisantais ; mais, après déjeuner, ce fut mon tour. Je voulus comme d’ordinaire emmener ces dames à la leçon ; mais elles se consultèrent du regard ; il pleuvait, on ne pouvait aller dans le jardin ; ne fallait-