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politiques, et qu’il était impossible de prévoir d’avance tout ce qu’on pouvait y apprendre d’étourdissant.

— Monsieur est parisien ? demanda M. Marc en me lançant un regard peu sympathique.

Il m’observait depuis son arrivée et se demandait assurément les raisons de ma présence.

— Oui, Monsieur.

— Ah !

— Monsieur est ami d’Anténor, dit M. Plichon.

— Ah !

Comme je l’avais pensé, le cousin Marc semblait peu convaincu par ce prétexte ; je lançai un coup d’œil d’intelligence à Clotilde qui me répondit par tout un manége de sourires et de regards ; le cousin Marc s’en aperçut, car son œil fureteur épie tout autour de lui, et je crus voir que cela lui déplaisait.

Quand on eut conduit à sa chambre M. Forgeot, avant de nous séparer, Clotilde dit en riant aux éclats :

— Savez-vous que le cousin Marc, à ce qu’il semble, me fait l’honneur de soupçonner que William est ici pour moi ? Il faut lui laisser cette idée, ce sera drôle.

— Allons donc ! dit M. Plichon, Marc n’est pas si sot ; un garçon de vingt-sept ans pour une demoiselle de plus de trente !

— Je sais bien que cela n’a pas le sens commun, dit Clotilde en rougissant ; mais après tout, cela s’est vu ; et puisque vous ne voulez pas lui dire la véritable raison, il faut lui laisser croire celle-là et l’intriguer.

— Dame, si tu veux lui donner de la jalousie, observa madame Plichon.