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supporter à cet égard les redites de son beau-frère.

Elle dit en haussant les épaules qu’elle a payé pourtant une bonne part des dépenses de ce voyage — Clotilde jouit d’une fortune indépendante — et qu’elle ferait volontiers relever les murs, si son beau-frère l’acceptait. Mais ils ne se relèveront pas ; le lierre y croisera de plus en plus ses rameaux, les petits géraniums continueront d’y fleurir, et M. Plichon se livrera périodiquement à ses colères contre les poules. Il y a dans la salle à manger une porte qui a baissé sur ses gonds ; elle ratisse le plancher ; on la ferme avec peine ; chaque fois que M. Plichon la voit ouverte, il se fâche, et quand on objecte la difficulté de la fermer, il dit invariablement : Il faut que j’envoie chercher le menuisier. J’ai demandé s’il y avait longtemps que la porte se trouve en cet état, et maman Plichon m’a répondu avec tranquillité : Oh ! c’est, je crois depuis l’année dernière !



VINGT-NEUVIÈME LETTRE.

WILLIAM À GILBERT.

1er  septembre.

Comme c’est ennuyeux ! nous étions dans le jardin où nous prenons d’ordinaire la leçon d’Histoire naturelle, à l’ombre d’un grand figuier, quand on apporte une lettre pour Clotilde. Elle nous fit bientôt part du contenu : c’est d’un cousin à elle et à madame Plichon, habitant de Paris, qui annonce son arrivée et l’intention de passer un mois au Fougeré, afin, dit-il, de rétablir sa santé,