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VINGT-CINQUIÈME LETTRE.

WILLIAM À GILBERT.


25 août.

Hier, dimanche, au déjeuner, ces dames se sont montrées en grande toilette. M. Plichon lui-même était rasé de frais. Je les plaisantai sur cette observance du dimanche dans leur solitude.

— Mais nous allons à la messe tous les dimanches, s’écria Clotilde. Si nous sommes restées ici dimanche dernier, c’est que nous étions encore un peu fatiguées et que nos malles n’étaient pas défaites.

— Cette dernière raison, dis-je, me paraît de nature à balancer victorieusement un commandement de l’Église.

— Vous riez ; mais c’est un reproche, dit Mme Plichon. Êtes-vous catholique William ?

— Si je l’étais, répondis-je, vous l’auriez su déjà.

— Comment cela ? demanda Blanche.

— Parce que je n’ai jamais pu comprendre qu’on le fût à demi. Quoi, la damnation d’un côté, des chiffons de l’autre, l’amour ou la haine du divin Jésus, et vous hésitez ? Et vous traînez au milieu des bagatelles, des vanités, des impuretés terrestres, à côté de la mort qui vous menace incessamment, cette vie d’un instant, en face de l’éternité !

Blanche s’écria :

— Quel prédicateur vous faites, William !

En même temps le regard d’Édith s’appuyait sur moi,