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qu’il fût, on l’écoutait dans le pays et dans sa famille. Ce n’était point un de ces hommes dont l’esprit change aisément. Plus elle y pensait, plus elle reprenait confiance, honteuse d’avoir un moment douté. Mais toutefois, le poison était entré dans son sang ; il revenait de temps en temps lui mordre le cœur ; elle n’était plus croyante comme avant d’avoir pensé le mal.

Mélie écrivit donc, sous l’adresse indiquée par Je tailleur, une lettre, qui porta je ne” sais où les plaintes et l’espoir de son pauvre cœur ; puis elle se reprit à attendre.

Elle n’attendit pas longtemps ; la lettre de Baptiste arriva cette fois plutôt qu’à l’ordinaire. Mélie en fut informée par une voisine, et envoya de suite sa petite sœur chez les Bénot. Mais l’enfant ne rapporta que cette seule parole : Baptiste te fait ses compliments ; il se porte bien.

Il n’y avait rien à quoi Mélie crût plus fortement qu’à l’amour et à l’honnêteté de son