Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/87

Cette page n’a pas encore été corrigée

— C’est là qu’elle avait coutume de se détourner pour lire ses chères lettres, n’osant les ouvrir dans la ville ni dans le faubourg, et tant que les gens pouvaient la voir. C’était un endroit plaisant, tout sauvage, où la serpe ne passait point, car ce n’était à personne qu’aux oiseaux, et à toutes les petites bêtes qui se promènent dans l’herbe, ou la mousse, des bois. Le merle y sifflait sur les plus hautes branches, et le grillon y chantait au bord de son trou. Sur le penchant des rochers, l’été, abondaient la mûre et la framboise, et à cause de cela, bien que les bûcherons n’eussent point à faire dans ce lieu, les trouées n’y manquaient pas, et ce n’étaient çà et là que jolis sentiers recouverts, de la hauteur des fillettes qui passaient par là le dimanche, et des jeunes garçons, qui venaient y poser leurs piéges à lapins.

Quand donc Mélie, chargée de son trésor (j’entends de sa lettre), le cœur tout battant, arrivait à ce fourré, et qu’elle se voyait seule dans le chemin, bien vite, elle s’enfonçait là,