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Mais quand il ne fut plus là, peu à peu, tout doucement, la première idée reprit le dessus, et Mélie sentit bien qu’elle n’était plus accueillie comme auparavant.

Une année se passa ; Baptiste écrivit à peu près chaque mois, et toujours à Mélie en même temps qu’à sa mère. De son côté, Mélie répondait fidèlement. Mais, de plus en plus, la Bénotte se montrait de mauvaise humeur en remettant les lettres à la jeune fille. Quelquefois même, elle les lui faisait attendre, ce qui était grand’pitié ; car, pendant ce temps, la fillette pâtissait comme une âme en peine, et finissait, n’y tenant plus, par se rendre chez le tisserand, pour avoir des nouvelles de son fiancé.

Pour vous dire le dessous du jeu, la mère, qui aimait fort son garçon et d’autant plus tendrement depuis son départ, en était comme jalouse ; elle trouvait ses lettres bien courtes, n’en avait jamais assez et eût souhaité lire celles de Mélie. Mais celle-ci, dès qu’elle avait reçu son papier, qui lui sem-