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strument a son œuvre. Notre raison est pour voir ce que nos yeux ne volent pont. Qu’est-ce qui donne le branle à tout, si ce n’est ce qui ne se voit, ni ne se touche ? Quand J’étends mon bras ainsi, n’est-ce pas ma volonté qui le lui fait faire ? On ne peut donc nier ce qui existe invisiblement. Et s’il arrive quelque événement extraordinaire, qui dirige les choses suivant le bien, est-il pas plus naturel de le rapporter à la force de l’esprit plutôt qu’à de petits hasards, ou des manigances ? On dirait, à votre mode, que le corps est tout et l’esprit rien. C’est des bêtises. Le corps, si grand qu’il soit, ne tient guère de place, tandis que l’esprit ne se mesure, et peut-être est-il encore plus long que le ciel n’est grand. Une preuve, tenez : nous n’avons pas bougé de place, là, depuis deux heures, et nous venons pourtant de parcourir le pays, voire même une quarantaine d’années en arrière de nous.

Je réclamai la fin de l’histoire.

— C’est juste, dit-elle, mais ça sera bien-