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conduire, afin qu’elles ne soient pas honteuses de vous en paradis.

Justement, la Samine avait eu deux bessons morts en naissant ; elle ne douta point que ce ne fût eux qui venaient demander leur délivrance. Elle se remit donc un peu, et, se baissant, prit de l’eau ; mais au moment où elle allait dire de tout son cœur : « Voici, ô mes chers petits ! Je suis votre marraine, » la voix lui manqua, et les échantis prirent la fuite, en poussant chacun un petit cri.

Sans doute, ils n’avaient pas voulu recevoir le baptême d’une main maudite. Ça fendit le cœur de la Samine de n’avoir pu délivrer ses pauvres bessons, et elle se laissa aller sur la pierre, les pieds dans l’eau, pleurant, sanglotant, et se disant qu’elle était donc rejetée d’entre les chrétiens, à cause du mal qu’elle avait fait.

Tout à coup, le vent se mit à souffler dans les châtaigniers et elle entendit un bruit sec près d’elle, comme celui d’un pas de l’autre