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dans cette coulée bordée de châtaigniers, qui se trouve entre les monts. Il y a toujours de l’eau dans cet endroit, et même des mollières, où le terrain tremble ; aussi l’on a jeté dans le chemin de grosses pierres en manière de pont. La Samine à peine y mettait le pied qu’elle vit deux petites flammes qui venaient à elle.

Il faut que je vous le dise, car peut-être vous autres de Paris ne savez point ça ; ces petites flammes qu’on voit dans les marécages, c’est des échantis, autrement dit les âmes des petits morts qui n’ont point eu le baptème et qui pour ça ne peuvent entrer dans le paradis. C’est la raison pourquoi ils vous approchent, et il faut bien se garder de fuir, mais prendre dans sa main quelques gouttes d’eau et en jeter sur eux en disant : Voici, mes chers petits, Je suis votre parrain, — ou votre marraine. — Les petites âmes alors dansent de joie et vous reconduisent ; et c’est un engagement auquel vous devez penser ; car de ce moment vous avez tâche de vous bien