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se trouve, il est vrai, plus de belettes au Chameyro que de grains de blé, mais pourquoi traversaient-elles précisément devant la Samine ? Aussi, se voyant bien avertie, songea-t-elle à s’en retourner, et quand passa une troisième belette, la pauvre voyageuse, décidément, s’arrêta.

Ça lui coûtait beaucoup de renoncer à secourir son Toiny ; mais le cœur lui sautait dans la poitrine, tant qu’elle ne pouvait plus marcher. Donc, elle s’arrêta, et s’asseyant dans le chemin sur une grosse pierre, posa sa lanterne à côté d’elle. La terre lui avait paru bien plane à cet endroit-là, et cependant la lanterne roula et s’éteignit.

Quand on a peur, on ne sait guère ce qu’on fait ; aussi ne vous dirai-je point pourquoi la Samine, au lieu d’aller demander du secours au Chamevyro, dont elle était encore proche, se mit à descendre la côte devers Treignac. Elle a dit depuis avoir senti quelqu’un derrière elle et n’avoir osé se retourner, Elle arriva tout d’une course au bas,