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comme ça, c’est qu’ils sentent la mort venir, ou quelque malheur. La Samine en fut donc toute bouleversée, et plus elle entendait ce cri lamentable, qui, précisément semblait s’allonger vers le Calo, plus elle se sentait le cœur malade et l’esprit en fièvre. En traversant le Chameyro, elle vit que les gens y étaient déjà couchés, puisque toutes les portes étaient fermées et qu’on n’apercevait pas de lumière. Ce lui fut encore un ennui, car la voix d’un humain lui aurait relevé l’âme ; elle ne voyait autour d’elle que des courbes de montagnes et au ciel que des nuages gris, et, quand le chien se tasait, on entendait seulement au loin, en bas, le glissement de la rivière.

Comme la Samine quittait le Chameyro, elle vit à la lueur de sa lanterne une belette sortir d’un mur à sa gauche, et traverser son chemin. — Vous n’êtes pas sans savoir que c’est un mauvais présage. — Elle n’avait pas fait dix pas de plus, qu’une autre belette sort de même, traversant pareillement. Il