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avait pris son mal au convoi du vieux David, à marcher pieds nus sur la terre gelée, tout enfiévré d’amour et de chagrin. Deux ou trois autres que lui, d’ailleurs, en avaient été malades.

Heureusement, la Virolat ne savait pas que Toiny fût allé là, et ils ne le savaient pas non plus au Calo, quoique Toiny eût pris pour ça la robe de son père. La Virolat ne manqua pas du moins de dire tout ce qu’elle savait, et de rapporter à la Samine les dernières paroles du vieux David. Même, lui arrangea-t-elle cela un peu différemment, à ce qu’il paraît, et, comme je l’ai entendu raconter plus tard, il se répétait partout que le vieux David, après sa mort, devait prendre une lance et poursuivre partout la Samine et les siens, en criant : Malheur à ceux qui m’ont frappé ! Et qu’il les transpercerait et les précipiterait aux flammes éternelles. La Virolat me dit le lendemain qu’elle avait vu la Samine changer de couleur en entendant ça, et qu’alors elle avait été fâchée de l’avoir dit.