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ment de marchander les consolations et de gronder pour quelques baisers ?

Ce fut donc un de ces jours-là que les surprit la Samine dans les bras l’un de l’autre, comme le dit sa méchante langue. Les gens, là-dessus, de comprendre au plus mal, comme vous savez. Ça fit un bruit terrible dans la ville et dans les villages. Il n’y eut que le vieux David qui n’en apprit rien, et même, sans doute, il n’en eût jamais rien su, puisqu’il ne causait avec personne, s’il n’était arrivé ce que je vais vous conter.

C’était un dimanche, trois ou quatre jours après l’aventure. La Nanon, bien triste et toute pâle, mais n’ayant l’air de prendre garde ni aux chuchotements ni aux mauvais regards, aussi fière et aussi forte que pouvait l’être la fille de ce grand vieux, allait et venait comme à l’ordinaire. Il avait fait froid la nuit et la matinée, car déjà nous avions les gelées blanches ; mais ça n’empêcha que, sur le midi, un beau soleil se fit voir, jaune et luisant, dans un grand ciel bleu, tandis