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La Samine vit que Toiny avait quelque fille en tête, et dès lors elle l’épia. On n’avait pas été dans la commune sans se douter de quelque chose. Des mauvaises langues, comme il y en a partout, jasèrent sur la Nanon. C’était sur la fin de l’automne, à ce qu’il me semble. Oui, car je marchais devant ma porte sur les feuilles de mon bouleau, et la rivière, tous les matins, était couverte de brouillards. On avait cependant encore, dans le jour, de chauds soleils, et la Nanon menait toujours son troupeau du côté de la roche aux Fades. C’était un beau troupeau, et qui faisait honneur à son éleveuse. Elle avait la bonne main et ne perdait point d’agneaux ; ses moutons étaient gras et de fine laine.

Toiny, comme d’habitude, allait trouver sa Nanon dans les rochers presque tous les jours ; Car, ayant tant d’inquiétude et de chagrin, il pouvait moins se passer de son amoureuse. Nanon l’encourageait de toutes ses forces.