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commander toutes sortes de précautions, promettait ce qu’il voulait.

Je crois bien que plus tard encore elle eut plus de peine. Les hommes ne sont point forts de leur naturel ; ils « aiment trop leur contentement. Puis, nous autres, paysans, nous ne savons pas nous occuper l’esprit comme vous autres avec une infinité de choses. D’une même idée nous en avons pour longtemps. Nous ne sommes pas non plus grands parleurs, et deux amoureux qui sont ensemble n’ont guère d’autre idée que de s’embrasser, puisque c’est la manière la plus courte de se dire qu’on s’aime. Pourtant, avec tout ça, et dans toute leur liberté, nos enfants attendent sagement leurs dix-neuf ou vingt ans pour se marier, et ce n’est pas parmi notre Jeunesse qu’on fait le plus de sottises. Donc, la Nanon s’en tira comme une fille de tête, en dépit de son amoureux, qui en fut content plus tard. On sait, d’ailleurs, que si une femme n’avait pas plus de raison qu’un homme, les choses iraient mal.