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du bon Dieu. M’est avis, tenez, qu’il y a des choses auxquelles les hommes ne doivent point toucher, et si J’étais M. le curé, c’est ça que je défendrais au prêche ; mais bah ! ils aiment mieux parler des choses qui ne sont point de ce monde, comme ils disent, et à quoi l’on n’entend rien.

Pour en revenir à la Nanon, l’été se passa bien gentiment pour nos amoureux ; Mais quand vint la froidure, que les ajoncs furent couverts de neige, et qu’il n’y eut pas moyen d’aller aux champs, Toiny trouva l’hiver bien plus long que d’ordinaire. Qu’il entrât une fois par mois chez le vieux David, c’était tout ce qu’il pouvait faire sans qu’on en jasât, car presque personne n’y allait, que mon homme et moi, outre les Virolat, leurs voisins de l’autre côté. Nous demeurions alors dans une maison tout contre celle du vieux David, en haut du Trainchat, près de la rue qui mène à l’église. Mes enfants aimaient la Nanon, et souvent elle venait chez nous.

De temps en temps, Nanon et Toiny se