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camarade avec la fille à Jean David, et passait près d’elle plus de la moitié de ses journées, sûrement, elle eût séparé les enfants, et, à ce moment-là, ce n’eût peut-être pas été bien difficile. Mais, comme Je vous l’ai dit, ils cachèrent leur amitié et continuèrent de se voir ainsi Jusqu’à l’âge de quatorze ans, où Toiny cessa d’être berger pour soigner le jardin de la maison et aider son père au labourage. Il vint apprendre ce changement à Nanon un jour, et elle en eut tant de saisissement qu’elle ne dit rien, en sorte que Toiny s’imagina qu’elle n’en était pas fâchée. Lui n’en avait pas trop de peine, étant tout fier de quitter les moutons et de travailler comme un homme avec les autres ; mais il senti bientôt ce qui lui manquait, et un soir que Nanon, assise sur les rochers, pleurait en regardant les monts, rouges de soleil couchant, elle entendit le pas de quelqu’un qui accourait, et Tony, tout haletant, vint se jeter sur l’herbe à côté d’elle.

Souvent, depuis, j’ai causé de ces choses-