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trouver, et où les idées s’arrangent dans la tête comme une chanson dans l’oreille. Nanon, je ne sais pourquoi, allait toujours s’asseoir sur le haut du plus haut rocher ; elle m’a dit souvent que les heures les plus plaisantes de sa vie étaient celles qu’elle passait là. Il lui venait en l’esprit toutes sortes de choses, et des fois il arriva qu’elle se vit en face du soleil couchant, avec sa quenouille encore pleine, et son fuseau qui dormait à son côté, sans pouvoir imaginer comment les heures s’en étaient allées. Ce n’est pas pour cire que la chose eût lieu souvent ; car elle était bonne travailleuse, et s’en voulant mal, elle se donnait double tache le lendemain.

Je sais bien autre chose aussi qui a pour toujours attaché l’âme de la Nanon à cet endroit. Ce fut là qu’elle devint camarade avec Tomy, et c’est depuis ce temps qu’ils se sont aimés.

Il est vrai de dire que ce n’était qu’amitié d’enfant ; encore Toiny n’y mettait-il pas au-