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On reçut son acte de mort quand la petite Nany venait de naître. C’est alors que le vieux David commença de se courber. Sa bru ne vécut pas longtemps après. Elle s’en alla peu à peu, comme une chandelle allumée. Sa vie m’était pas gaie ; on la méprisait chez nous, parce qu’on ne savait pas d’où elle était, et qu’elle n’était pas mariée à l’église. C’est qu’alors les missions, les processions et les chapelles venaient de reprendre plus fort qu’auparavant. Les dames et le curé ne s’occupaient que de prêcher le monde, à qui mieux mieux, et comme les David n’avaient pas encore fait mine de se convertir, c’était à qui leur jetterait la pierre.

Cette petite dont je vous parle (du moins qui était petite alors) s’élevait donc bien tristement aux côtés de son grand-père, bon pour elle, mais d’humeur sombre. Les enfants de son âge la rebutaient, l’appelant la vivandière, ou la petite sans-culotte. On ne la voyait guère accompagnée que de quelque marmot, pour qui elle cueillait des mûres aux