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mari, répliqua Pierrille, en prenant la main de Miette, qui dit aussitôt :

— Oui, nous sommes promis.

Ce même jour, Miette alla se loger chez une amie, à Treignac, et Pierrille profita du premier dimanche pour aller parler de la chose à ses parents. Il sut si bien dire qu’il obtint leur consentement, et tout de suite courut chez le père de la Miette. Celui-ci voulait un procès pour venger l’honneur de sa fille ; mais les témoins des aveux de la Marianne au lavoir ne s’étaient fait faute de raconter partout l’aventure ; Miette était donc bien vengée déjà, et son père se contenta d’exiger de la Marianne une bonne somme, dont il garda, il est vrai, quelque chose pour lui, mais dont l’autre part servit aux frais de la noce et aida nos amoureux à se mettre en ménage.

— On dirait que vous blâmez ça ? Oh ! nous n’avons point, nous autres, de ces simagrées. L’argent est par lui-même une bonne chose, et celui de nos ennemis est