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À la fin, Pierrille en vint à ne plus comprendre qu’ils eussent à douter de leur bonheur ; même, au contraire, après ce qui venait d’arriver, ils ne devaient s’en aimer que mieux pour cela. Il ferait entendre raison à son père et à sa mère, il battrait au besoin tout le monde ; ou bien, après tout, ne pouvaient-ils pas quitter le pays, et s’en aller aussi loin qu’il faudrait pour être libres, respectés selon leur droit ? Ils pourraient encore actionner[1] la Marianne et lui faire porter la peine de sa méchanceté ; car il était sûr, Pierrille, que c’était elle qui avait tout fait exprès. À tout cela, Miette secouait la tête ; pourtant, ne demandant que d’être persuadée, elle fléchissait peu à peu.

Tant causèrent-ils, que le jour les trouva en ce même lieu ; le jour matinal du mois de mai, qui vient dès quatre heures surprendre la nuit. Déjà, malgré tout le feu de l’amour et du chagrin qui leur brûlait le

  1. Intenter une action en justice.