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par le mur, se retint d’aller à elle, de peur qu’elle ne poussât un cri, que la Marianne aurait entendu. Mais quand il la vit partir, d’un mouvement brusque, et marcher aussi, le long de la rivière, du côté de la cascade, il la suivit en pressant le pas. Peut-être l’entendit-elle ; car elle prit sa course avec une légèreté d’oiseau, et, bien qu’il se mît aussi à courir, il ne put l’atteindre qu’au moment où elle montait le sentier des roches, au-dessus de la cascade. Alors il la saisit à bras le corps, follement, car il avait compris qu’elle s’allait jeter dans le gouffre :

— Miette, lui dit-il, je te crois toujours et n’ai point cessé de t’aimer. Écoute-moi seulement un peu.

Mais elle se débattit, disant :

— Non, non, tu ne m’as point défendue. Tu ne m’aimes pas !

— Si, répondit-il, quand tu es tombée, j’ai dit… Mais tu ne m’as point entendu. Ah ! Miette, ne me repousse pas ; j’ai le cœur navré !