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soufflé ce qu’aucune autre de ces pauvres cervelles ne s’était dit : Que voir n’est pas savoir ; que ce n’était pas tout que le linge se fût trouvé dans le coffre de la Miette, mais qu’il fallait encore s’enquérir qui l’y avait mis, puisque ce coffre n’avait pas de clef. Plus d’une fois, il pensa que ce devait être la Marianne qui avait fait cette mauvaise action ; et toutefois la chose était si vilaine qu’il n’osait la croire tout à fait, et cherchait une autre explication, mais en vain. Encore moins trouvait-il moyen de montrer l’innocence de son amie. Et cependant, il savait qu’avec pareille tache sur son honneur elle ne serait jamais acceptée pour nore (bru) par ses parents. Lui-même oserait-il ?… Hélas ! il se détestait, lui, les autres, et la vie, et le sort, et tout !…

Puis, il pensait à Miette, et cela lui tordait le cœur de la savoir comme abandonnée, là-haut, toute seule, avec un tel fardeau de peines à porter. Il se reprochait aussi de ne pas lui avoir parlé comme il aurait dû le