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avait pris sa défense contre la bourgeoise, et toujours ensuite de plus en plus ; mais qu’elle n’eût point voulu le lui laisser voir et en serait plutôt morte. Elle avait eu jusque-là une vie fort triste, étant orpheline de mère, et son père s’étant remarié. — À ce propos, elle fit savoir à Pierrille qu’elle n’était pas tout à fait sans posséder quelque chose : un coffre, un lit, et quelques objets, qui meubleraient presque leur ménage. — D’ailleurs, ils ne doutaient point de l’avenir, se sentant si forts et si heureux. Dans le joli monde de leurs projets, le soleil ne se couchait point ; tout y reluisait de lumière. C’est une belle chose que l’amour dans la jeunesse !

Mais pour l’amour jaloux, c’est tout le contraire ; c’est du fiel au lieu de lait : Malgré les précautions de ces amoureux, la Marianne se douta de la vérité ; la jalousie, comme toute passion, flaire les choses dans l’air. Autant elle aimait Pierrille, autant elle haïssait la Miette ; si bien qu’elle se promit de la perdre, de telle manière qu’elle pour-