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Pierrille y courut avant elle, par l’autre bord du ruisseau, et s’assit, pour l’attendre, sur une pierre mousseuse, qu’ombrageait un hêtre. De là, regardant venir Miette, il trouvait que personne comme elle n’était agréable à voir : aucune autre n’avait ce petit air doux et habile ; et tout ce qui était d’elle avait cet air-là, jusqu’à sa cornette et à son fichu : Arrivée au bord de la fontaine, elle s’agenouilla, doucement écarta les myosotis, plongea sa cruche dans l’eau, et la retira, sans avoir gâté la moindre des jolies fleurs bleues : Les fées aiment cela et Miette devait être leur favorite. Ensuite elle but, et posait la cruche quand Pierrille se montra :

— Voulez-vous m’en donner aussi, Miette ?

Bien saisie, quand elle se croyait seule, de le voir là, elle rougit beaucoup, et lui passa la cruche sans mot dire. Il but, remplit la cruche de nouveau, car elle était toute petite, puis il dit :

— Je vais vous la porter au bout du chemin.