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qui arrive souvent en ce lieu : tout ce qui l’occupait depuis quelques jours vint lui fondre sur le cœur, et il se sentait tout autre que par le passé. Il se dit que son avenir était dans ses mains, qu’il en était maitre, puisqu’il n’avait qu’à incliner à droite ou à gauche pour le changer. Et alors il pensa que c’est apparemment un grand bonheur d’être riche, puisque tout le monde en est si affolé. Pour lui, fils de petites gens, mais logés chez eux et bons travailleurs, il n’avait jamais souffert de la misère, puisqu’ils n’avaient point manqué de pain et que la maladie ne les avait point dérangés. Cependant, ayant trois frères, sa part de bien paternel ne serait un jour que d’un quart de maison, ce qui n’était point assez. Assurément, s’il se mariait sans avoir, il aurait de la misère, et puis, connaissait-il bien Miette ? Savait-il seulement si elle l’aimait ?

Revenant à l’autre idée, il se vit propriétaire des grands biens de la meunière et considéré dans tout le pays, ce qui, nous