Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/176

Cette page n’a pas encore été corrigée

après, comme il regardait encore Miette, il s’aperçut que la Marianne les observait d’un air soupçonneux ; alors, il ferma son couteau et revint s’asseoir près du feu ; et de là il entendit la bourgeoise parler aigrement à Miette, ce qui lui fit peine et l’irrita.

Il eût fallu un garçon plus rusé et, pour tout dire, moins honnête que Pierrille, pour se tirer sans encombre de pareille situation ; aussi, huit jours après seulement, c’était-il, au moulin de la Milatière, toute une révolution. Jamais, de mémoire d’aucun serviteur, la bourgeoise n’avait été si méchante. Rien où elle ne trouvât à redire, et surtout à ce que la Miette faisait. Heureuse, la pauvre ! de passer aux champs les trois quarts de la journée ; car, autrement, si douce et patiente qu’elle fût, elle n’y aurait pu tenir.

Malgré cela, de même que la violette, sous ses feuilles tapie, ne craint point l’orage, ainsi l’amour de Miette et de Pierrille croissait dans leurs cœurs, bien qu’ils ne se