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nous vivons ensemble dans la même maison. Ne sommes-nous point bons amis ?

— Vous avez toujours été de bon cœur et de bon service pour moi, Pierrille, répondit la jeune fille d’un air bien touché, tant qu’au dernier mot elle fondit en larmes.

Cela rendit Pierrille aussi tout ému, et ne sachant que lui dire, il passa les bras autour d’elle, et voulut l’embrasser ; mais la Miette le repoussa vivement, et ce fut d’un air de colère tout plein de reproches qu’elle s’écria :

— Non, non ! vous pouvez aller en embrasser d’autres. On ne m’embrasse pas comme cela, moi !

Et vivement elle s’éloigna, le laissant tout confus et tout étrange. Pendant quelques minutes, il resta là, planté comme un arbre, et puis retourna vers ses bêtes en soupirant.

Maintenant, il voyait qu’il ne s’était pas trompé, que c’était bien la Miette qui l’avait surpris, le matin de ce même jour, tenant la meunière entre ses bras. C’était