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tone de la cascade, qui semblait chanter la nuit, à la manière dont le grillon chante le jour.

La Miette filait sa quenouille, de ce petit air habile qu’elle avait, et le fuseau tournait vite entre ses doigts, traçant des cercles à l’œil, comme une toupie bien lancée. Elle avait encore la tête penchée et les yeux baissés, mais ne pleurait plus. Au bruit des pas de Pierrille, elle regarda de son côté, et de nouveau sembla fort en émoi de le voir, car elle rougit, se leva, et, comme si ses moutons eussent été en maraude, appela son chien ; — enfin, toutes les petites manigances d’une fille qui se sent troublée et le voudrait bien cacher.

— Bien sûr, Miette, dit-il en se plaçant devant elle, cela vous dérange beaucoup de me voir. Qu’avez-vous donc ainsi contre moi ?

— Et que pourrais-je avoir contre vous ? répliqua-t-elle. Ce que vous faites ne me regarde point.

— C’est-à-dire que vous n’avez nul souci