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autres, qui étaient accoutumées de la suivre, il pensa qu’elles resteraient là tranquillement ; d’ailleurs, il ne serait qu’une minute.

Étant donc entré dans le pâturage, il chercha des yeux la bergère, et bientôt la découvrit, assise à l’endroit où le champ, s’avalant avec le coteau, fait une trouée dans le bois. On avait de là une superbe vue sur les montagnes, déjà toutes vertes, excepté celles dont les rocs percent la peau, et qui, l’été comme l’hiver, demeurent sombres comme des jours sans pain, en dépit des mousses et des petites herbes et des bouleaux maigrelets, qui cherchent à les habiller un peu. On apercevait, de çà de là, le cours de la Vézère, qui argentait entre les masses de feuillages et les rochers ; un bout du village des Ploches, avec des lueurs de soleil restées dans ses vitres ; à l’horizon, de grands voiles gris, qui tombaient en s’épaississant, comme d’une aune des flots de mousseline. Les oiseaux étaient couchés et il se faisait un silence, dans lequel montait la voix mono-