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seule, que les autres n’avaient pas. Assez pauvrement vêtue, elle était toujours propre et bien coiffée. On la voyait souvent l’aiguille à la main. La Marianne lui donnait toutes ses hardes à raccommoder ; elle avait beaucoup d’ouvrage. Et cependant, Pierrille l’avait vue, le dimanche, reprisant la veste du petit valet, et il avait trouvé cela bien. Oui, c’était une bonne fille que la Miette. Mais qu’avait-elle eu, en le voyant, à crier si fort ?

La chose lui revint dans l’esprit toute la journée, en même temps que l’aventure du matin, comme si les deux choses eussent été liées. C’est qu’il ne pouvait s’empêcher de croire, sans réel motif pourtant, que c’était la Miette dont il avait vu comme l’ombre et entendu le soupir, au moment où il embrassait la Marianne. Après tout, cela était fort possible. N’avait-elle pas son coffre dans le grenier ? Elle pouvait avoir eu besoin d’y prendre quelque chose avant de partir aux champs, et, pour une raison ou pour l’autre, avoir voulu redescendre par la chambre du