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même. Ainsi penché, son visage ressemblait à celui de la Vierge de l’église, et d’autant mieux que le soleil levant, qui dorait tout à cette heure, la coiffait d’une sorte de nimbe. C’était une jolie matinée : le loriot chantait, car on était au printemps ; l’herbe était pleine de gouttelettes qui brillant, et, sous la chaleur du soleil, on voyait s’élever des guérets une fumée blanche. Dans la feuillée des arbres, où les nids se faisaient, ce n’étaient qu’allées et venues, et plus haut, tout là-haut, dans les couches de l’air, on entendait, sans voir les chanteuses, de gaies chansons. De ci de là, partout, chants et bruissements ; tout le petit monde des bêtes ébaudi, Joyeux. Les moutons eux-mêmes levaient la tête ; le chien trottinait, la queue en l’air. La Miette seule était triste, à ce qu’il semblait.

Elle l’était vraiment ; car arrivée tout proche de Pierrille, elle poussa un long soupir, en essuyant de la main deux larmes qu’il vit couler.

— C’est toi ? Miette, lui dit-il.