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passer le souffle d’un sein agité, qu’il n’y put tenir, et cette fois, prenant l’occasion qui s’offrait si bien, il jeta les bras autour de la Marianne et l’embrassa plusieurs fois.

À ce moment, il vit quelque chose passer au bout de la chambre, et crut entendre un soupir ; et presque aussitôt une porte, qu donnait dans le grenier de la maison, se ferma. À ce bruit, ils se séparèrent, et Marianne, inquiète, courut à la porte ; mais elle ne vit rien dans le grenier, qui avait d’ailleurs une autre issue. On appela Pierrille d’en bas, et entre lui et la Marianne il ne se dit rien de plus.

Comme il s’en allait, monté sur sa mule, vers les Ploches, il se sentait en lui-même tout bouleversé. Le voilà donc l’amant de la bourgeoise ! et probablement plus tard son mari. Jeune comme il était, et à sa première aventure. Cela n’était pas sans lui causer un orgueil et un émoi, qui ressemblaient presqu’à du bonheur. — Car, à la campagne ce n’est point comme dans les villes : on y parle net ; les jeunes gars et les jeunes filles ont