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niveau et narguent la bêche et la charrue, servent d’abri à des mondes d’insectes, de plantes, de ronces échevelées, d’oiseaux et de petites fleurs, qui vivent là joyeusement, dans une paix profonde.

Je fis la découverte de ce pays, l’automne dernier, en allant visiter un de mes amis d’enfance, dont Treignac est la patrie. Notre maison était située près du vieux château ; en face, d’autres hauteurs, couronnées d’arbres et de maisons ; quelques pointes sauvages ; à nos pieds, la Vézère, large et limpide, ornée d’un moulin, et qui déployait ses plus beaux méandres.

Beaucoup passent au milieu des champs sans connaître ceux qui les habitent, et s’extasient sur la nature en méprisant l’homme. Pour moi, il n’en est point ainsi ; plus que la chose, l’être qui pense et qui aime, tout fruste qu’il soit, a sa poésie et sa profondeur. Le paysan corrézien, avec son œil vif, son accentuation énergique, son air observateur et souvent narquois ; la Corrézienne, au type