Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reins. — Ah ! bête de malheur ! cria-t-il. Puis il dit à ses compagnons :

— À toute force, il nous faut sortir de ce lieu. Retournons sur nos pas.

Ils voulurent donc remonter le sentier par où ils étaient descendus ; mais le poids qu’ils portaient les en empêcha, tout aussi bien que s’ils avaient eu le ciel même à soulever ; la terre empâtait leurs pieds, et glissante, les reportait sans cesse, comme sur des roulettes, à l’endroit qu’ils voulaient quitter.

— Hélas ! cria le tisserand, devons-nous laisser ici nos os ? Que deviendra ma femme, la pauvre âme ! et mes enfants ? Je promets un gros cierge à la sainte Vierge, si elle veut bien me sortir de ce mauvais pas. Et je rendrai la toile à son propriétaire, — si je le trouve, ajouta-t-il tout bas.

Ce qui fit que la sainte Vierge, comme elle entend les pensées, ne se mit point en souci de lui.

— Jetons plutôt nos charges, dit le berger. Quant à moi, je suis près de rendre