Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/134

Cette page n’a pas encore été corrigée

et qu’un habit coupé chez le tailleur demande plus d’étoffe qu’il n’en faut à la maison. Vous me direz : chaque état a ses coutumes, aussi bien que chaque pays. Je n’en disconviens pas ; j’accorde également que bien des gens, parce que c’est la coutume, ne croient pas mal faire ; cependant, ce qu’on fait en cachette ne porte jamais profit ; témoin ce qui arriva.

Bénot le tisserand et Rufin Marquet, le tailleur, se rencontrèrent donc à Lonzac le jour de la foire : l’un, venant rapporter sa toile à la maîtresse de l’auberge, l’autre, venant prendre mesure d’un pantalon au mari. Pour tout dire, la maîtresse de l’auberge ne reconnut pas son fil et prétendit que la toile aurait dû être plus fine. On se fâcha le matin ; on finit par se raccommoder le soir, et, en fin de compte, l’aubergiste paya bouteille à Bénot et au tailleur, ainsi qu’à un troisième de Treignac, Jeannot, le berger, dont il avait acheté de la laine. D’où venait cette laine ? L’histoire n’en dit rien ; besoin n’est d’en chercher si long et de regarder de