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midi, que les enfants l’attendaient, et, répétant son adieu, elle voulut partir. Lui, qui ne pouvait se décider à la perdre, il la saisit dans ses bras, comme pour la retenir de force. Mélie le regarda, sans même le repousser, et dans ce regard, il la vit si désespérée, qu’il la laissa aller, sans lui rien dire de plus. Peu de jours après, il quitta Treignac, laissant les gens de chez lui bien tristes, et sa mère si chagrinée, qu’elle ne faisait que gémir. Mais elle avait son dû, m’est avis, et bien gagné.

Quelques jours après, c’était la foire à Lonzac, la plus belle foire du canton, où tous les gens de chez nous se rendent pour acheter, qui du drap, qui de la toile, ou bien encore, vache, âne ou cochon (sauf votre respect). Beaucoup même n’y vont que pour acheter du fil, ou des galons, et souvent il leur arrive de les acheter aux marchands de Treignac, lesquels portent là-bas leurs boutiques. Et vous diriez vraiment que ce n’est pas la peine de se déranger ; mais il faut